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25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 11:02

assortiments.jpeg Enfin un livre de développement personnel qui ne reste pas ouvert à l'envers des mois, voire des années sur la table de nuit ! "Assortiments de friandises pour l'esprit ou l'art de positiver au quotidien", le dernier livre d'Agnès Abecassis, se révèle être une sorte de manuel de survie pour toutes celles, ou ceux qui, comme moi, se laissent trop facilement envahir par la grisaille du quotidien.

J'ai des livres de cuisine, je lis des magazines (conseils beauté, santé, régime etc.), des romans, de la poésie, j'aime les proverbes, les chansons : TOUT est réuni ici en un seul livre ! Je procastine, je hais le sport, j'ai des bonnes et des mauvaises journées au boulot, je galère en amour : TOUT est détaillé dans ce livre, avec une tonne de conseils, de trucs et astuces ! J'aime faire des listes, dessiner, gribouiller, noter des bidules sur des post-it : TOUT est possible dans ce seul livre.

Comme une assiette de gormandises que l'on aurait toujours à portée de mains en cas de déprime passagère ou de fringale soudaine, cet assortiment de friandise se consomme en une seule fois ou petit à petit, en grapillant ici et là des idées, des conseils ou, tout simplement des petits moments de bonheur.

Cette nouvelle bible est composée de 75 mini-chapitres tels que "Sois pas une truffe avec ton luxe" ou "Laissez infuser un regard" ou encore "Confidences lentement confites", bourrés de trouvailles et d'humour. Agnès Abecassis a parsemé l'ouvrage de ses dessins personnels à colorier, d'espaces vierges à compléter, pour dessiner ou écrire, et on s'en donne à coeur joie avec un sentiment délicieux de repartir joyeusement au pays de l'enfance.

A conseiller sans modération, à offrir en cadeau à Noël ou sans raison, il deviendra un indispensable de la maison !

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 09:37

week-end-surprise-couv-SITE.jpgCa y est ! Le dernier A.A. est sorti !

A.A. ? Comme Adorable Attention ? Comme Aventure Anglaise ? Comme Antistress Attendrissant ?

Mais non ! Comme Agnès Abécassis !

Avec ce septième roman, « Week end surprise », Agnès Abécassis nous offre une fois de plus une comédie à dévorer sans modération.

C’est l’histoire de Brune, un peu débordée par ses jumeaux, Nestor et Noé et leurs relations houleuses avec un certain membre de l’Education Nationale, Lefebvre.  Un peu contrariée par le boulot qui ne va pas toujours comme elle voudrait, les factures qui s’accumulent. Un peu en manque d’affection et qui ne voit pas que son amitié avec Léonard, animateur radio, pourrait se transformer en romance. Malgré le soutien de ses amies Suzie et Prunelle et de sa grand-mère adoptive Naraé, Brune a vraiment besoin d’un break pour décompresser, se changer les idées, un peu...

 

« J’allumai la télé, comme on allume le diffuseur d’un parfum d’intérieur, histoire de remplir l’atmosphère de vies artificielles. Alors seulement, je retournai jusqu’au couloir de l’entrée, saisis mes sacs de courses, pénétrai dans la cuisine, et mis les pieds dans une flaque d’eau. Le moteur du frigo avait lâché, tout ce qu’il contenait avait décongelé. Il me fallait reprendre les choses en main. Ce que je fis en m’asseyant par terre. »

 

Heureusement, ses amis ne la laissent pas tomber et vont lui faire la surprise qui va lui remonter le moral.

J’ai lu les aventures de Brune d’une traite, elle m’a accompagnée dans mon bain, dans le métro, dans mon lit. Je n’ai pas lâché le livre avant d’en avoir lu la dernière phrase. Et là, j’en voulais encore. Comme à chaque fois avec les romans d’Agnès Abécassis, on en veut plus, on rage que l’histoire se termine. J’ai tellement ri, parfois aux larmes : le récit du voyage en train, par exemple, est hilarant : les aisselles de la grosse Corinne viendront encore longtemps chatouiller les récepteurs olfactifs de ma mémoire. Les joutes verbales de Brune avec ses fils ont mis à mal le peu d’abdos qui me reste et les échanges de sms entre Brune et Léonard ! Un morceau d’anthologie dans l’histoire de l’humour !

 

« Moi : Dis, tu le sens ?

Léonard : Quoi ?

Moi : Mon pied nu, qui remonte lentement le long de ta cheville, qui passe sur ton mollet, qui va tendrement presser ta cuisse…

Léonard : … Oui ??....

Moi : … Pour aller appuyer lascivement sur l’interrupteur de ton portable. Faut vraiment que j’y aille, là. A + copain ! »

 

Je vous conseille donc vivement de lire cette comédie romantique à l’anglaise si vous voulez, vous aussi, décompresser et je vous souhaite un excellent « week end surprise » !

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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 08:37

L’évocation romancée des dix derniers jours de Nicolas de Staël.

 

Denis La bayle, écrivain et médecin engagé, en faveur des initiatives qui changent la société (prises de positions sur le 11 sept 2001 dans Le Monde, critique remarquée de l’univers carcéral, auteur d’un recueil de nouvelles sur la relation soignant-soigné : « Le médecin qui voulait être magicien » ainsi que de plusieurs romans : « Cruelles retrouvailles », « Parfum d’ébène » ou encore « Ton silence est un baiser ») s’intéresse aujourd’hui au processus de la création.

Jack Tiberton, journaliste au Washington Tribune, va suivre le peintre Nicolas de Staël pendant les dix derniers jours de sa vie. Dix jours pendant lesquels il sera le confident du peintre, le témoin des méandres de la création et des souffrances permanentes que peut engendrer le succès. Après avoir assisté en sa compagnie à un concert au Théâtre Marigny, à Paris, une œuvre d’Anton Webern, il voit le peintre bouleversé à tel point qu’il n’aura de cesse, compulsivement et jusqu’à l’obsession de rendre son émotion sur une immense toile, « Le concert », censée faire écho à tous les sens… il veut peindre la musique.

« Sur ma toile, on ne verra pas un seul musicien, mais on les entendra. Je ne peindrai que des instruments. Et encore, ébauchés, suggérés, mais assez agencés pour que l’orchestre puisse jouer… Je vous le promets, cette toile fera date dans mon histoire et, qui sait, dans celle de la peinture. Je ne sais pas encore quelles couleurs je vais utiliser, ni quelle construction je vais choisir, mais le but est clair : je veux que l’œil entende. Vous avez bien saisi : que l’œil entende… Je le reconnais, c’est un pari fou que j’ai bien l’intention de gagner, car cette œuvre marquera une rupture dans mon évolution. Peut-être qu’après je m’arrêterai de peindre définitivement… ou tout au moins pour un temps.  – Votre projet est passionnant, mais de là à jouer votre avenir.  – Je veux atteindre le point où les sens se rejoignent. »

Le journaliste découvre avec passion la recherche d’absolu de cet artiste considéré comme l’un des plus talentueux de la France d’après guerre. Et nous, lecteurs, sommes avec lui, fascinés par cette réflexion passionnante sur les doutes de l’artistes, ses motivations, ses tortures et ses moments de découragement, sa solitude profonde.

 « Soudain, je prends conscience d’avoir vraiment assisté à la création d’une œuvre exceptionnelle, et qu’en m’offrant le privilège d’en rapporter l’histoire ce peintre de génie me permet de larguer les amarres de ma propre médiocrité. Et là, pour la première fois, en fixant la toile, j’entends une musique. Une musique lointaine, en sourdine, comme un orgue avec des violons, et un piano peut-être, des voix, un chœur… »

Nicolas de Staël se jette de la fenêtre de son atelier le 16 mars 1955, laissant derrière lui le rouge incandescent de son dernier tableau, « Le concert ».

Denis Labayle nous offre un voyage dans l’avant-garde artistique des années cinquante, dix jours fictifs (ce journaliste n’a jamais existé, cependant les faits historiques sont bien réels : Nicolas de Staël a bien assisté à ce fameux concert qui a bien inspiré son ultime œuvre) mais très documentés, l’auteur s’étant inspiré de nombreuses lettres de l’artiste, de ses biographies ou de textes liés à l’époque. Un roman qu’on ne lâche pas avant la dernière page, et, quand on l’a terminé que l’on emporte avec soi afin d’aller très vite admirer les toiles de Nicolas de Staël en vrai, si on a la chance d’en avoir près de chez soi… (De nombreuses toiles au Centre Georges Pompidou à Paris, « Le concert » au musée Picasso à Antibes).

 

Rouge majeur, de Denis Labayle, éditions Panama, 179 pages, 17€

Pour lire l'article dans son contexte original, cliquez ici.

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18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 19:15

 Longtemps, je me suis touchée de bonheur…

 

Etienne Liebig, (Comment draguer la catholique sur les chemins de Compostelle, Osez coucher pour réussir, Je n'ai jamais rencontré Mitterrand, ni sa femme ni sa fille etc…) revisite pour nous l’histoire mythique de Blanche-Neige, héroïne des frères Grimm.

Blanche-Neige, devenue une vieille dame heureuse dans son mariage, nous raconte sa découverte des joies du sexe et comment elle apprend petit à petit à devenir une femme épanouie et décomplexée.

En plein Romantisme Allemand du XVIIème siècle, cette jeune fille à la peau si blanche et aux cheveux si sombres  découvre dans le reflet du miroir magique de sa marâtre le secret de son intimité et lève enfin le mystère sur la troisième couleur qui fera d’elle ce qu’elle est… Elle s’écrit : « Dieu est un génie ! », elle a enfin trouvé l’objet de toutes ses extases. Elle s’empresse alors de mettre sa curiosité à l’épreuve avec son confesseur.

Sa marâtre, jalouse de sa beauté et forte de bien noirs desseins, lui offre un voyage à Göttingen et la fait accompagner par Wilfried, le chasseur, chargé de la faire disparaitre dans la forêt. Après lui avoir correctement prouvé sa loyauté, (« Mes sœurs d’infortune, préférez toujours discuter avec un homme qui vient à l’instant de se vider les couilles, vous aurez alors sur lui un indiscutable ascendant. Mais n’attendez jamais plus de deux minutes. Passé ce délai, il redevient vite un porc injuste et atteint de surdité ») elle réussit à convaincre Wilfried de lui laisser la vie sauve et de rapporter à la reine, pour preuve de sa mort, les entrailles d’un marcassin sauvage.

C’est alors que, livrée à elle-même, aidée par les animaux de la forêt, elle trouve la maison des sept nains dont on découvre enfin les véritables noms: Karl Prof, Sigmund Simplet, Friedrich Atchoum, Emmanuel Joyeux, Lou Andreas Timide, Richard Grincheux et Johann Wolfgang Dormeur. Blanche Neige, aussi généreuse et curieuse qu’elle est naïve, va se donner à tous, sans fausse pudeur.

« - Si tu veux bien t’occuper de notre ménage, faire la cuisine, la vaisselle, coudre et tricoter, alors tu peux rester chez nous, tu ne manqueras de rien, je te prie de le croire.

J’acceptai le marché, d’une part parce que je n’avais pas encore lu le Deuxième sexe, d’autre part parce que je n’avais pas le choix. Je dois aussi avouer que tous ces hommes autour de moi me rendaient un peu chose, légèrement humide pour tout dire, et même singulièrement assoiffée de cette liqueur que les hommes ne peuvent distiller que dans l’alambic de leur propre corps. »

L’histoire étant connue plus que de raison, je ne vous ferai pas l’affront de vous raconter la suite. Sachez cependant que Blanche-Neige, au cours de ses expérimentations sylvestres, va tester et apprécier sans limites toutes les possibilités de la sexualité : les hommes, les femmes, et même les végétaux et les animaux, elle est partante pour tout ! Et aussi que son prince est bien venu… pas forcément tel qu’elle l’imaginait, mais elle saura s’en contenter.

Etienne Liebig s’est bien amusé, ça c’est sur, à transposer sans prétention ce conte en roman érotique, et on s’amuse avec lui. L’histoire est truffée de clins d’œil de toutes sortes : par exemple une parodie de la tirade du nez de Cyrano de Bergerac, des allusions à Dante , des traductions plus que coquines de classiques prières ou encore un petit coucou du côté de chez Goethe : « Ta naissance à la vie, ta sortie des ténèbres, Cela valait bien : Les souffrances d’une jeune vertèbre ».

 

La vie sexuelle de Blanche-Neige, Etienne Liebig, Editions La Musardine, 184 pages, 16€

Pour voir l'article dans son contexte original sur ole litteraire.com, cliquez ici.

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9 juin 2009 2 09 /06 /juin /2009 10:08

D’où viennent les gens seuls et où est leur place ?

Eleanor Rigby, non, ce n’est pas le nom de l’héroïne de ce roman.

L’héroïne s’appelle Liz Dunn. Elle a 36 ans, elle est grosse, pas jolie, elle a un boulot quelconque et, surtout, elle est seule, malgré sa famille qui la harcèle, qui a pitié d’elle, qui voit sa « solitude » comme une sorte de tare et qui tente de son mieux de remédier à cet état de fait.

Liz a toujours été seule, depuis sa plus tendre enfance, elle n’en souffre pas plus que ça, elle a l’habitude… elle n’attend rien de plus de la vie… c’est sa vie.

Adolescente, avec son école, elle participe à un voyage d’étude à Rome. Elle n’a que 16 ans, elle se laisse émerveiller par un jeune Viennois sur un toit lors d’une soirée trop arrosée.

Bien plus tard,, elle se fait opérer des dents de sagesses et, de ce fait, doit rester au calme, quelques jours chez elle… Pour passer le temps elle loue des films à l’eau de rose, films qui lui racontent des histoires, la font rêver, quoi de plus banal. L’archétype de la vieille fille frustrée  est en place.

Un premier coup de fil va changer sa vie, le jour où une comète passe près de la Terre…

« C’est marrant de se dire qu’il a fallu une comète pour déclencher un changement, certes petit mais radical, dans ma vie. Jusque-là, j’avais passé au crible le contenu de mes jours à l’aide d’un tamis toujours plus fin, m’efforçant d’éliminer ces vilains morceaux tranchants qui me causaient de la peine : idées noires, vaines habitudes, raisonnements mécaniques. Comme tout un chacun, je voulais découvrir si mon existence allait jamais avoir un sens, ou peut-être même ressembler à une histoire. Suite à Hale-Bopp, je me suis rendu compte que ma vie, bien que techniquement acceptable, ne me réserverait plus rien d’autre. Si je parvenais simplement à maintenir l’équilibre d’alors pendant encore quelques décennies, le coroner pourrait me balancer dans une tourbière sans que j’aie jamais une seule fois véritablement pété les plombs. »

Un jeune homme hospitalisé, en grande difficulté, porte à son poignet  un bracelet « prévenir en cas d’urgence » avec son numéro de téléphone… Il a 20 ans, il s’appelle Jérémy, il est très malade et elle découvre que c’est son fils… un enfant illégitime et inespéré conçu à la sauvette sur le toit à Rome.

7 ans plus tard, un deuxième coup de fil et un deuxième voyage, à Vienne cette fois, vont, là encore, changer sa vie...

« All the lonely people, where do they all come from?  All the lonely people, where do they all belong? » écrivit Paul Mc Cartney en 1966… Douglas Coupland, écrivain canadien, grand spécialiste de l’observation des difficultés de la vie, tente de répondre à la question de  Mc Cartney à travers la vie de Liz : que deviennent les gens seuls ? Réponse : les gens seuls finissent par trouver leur place, Liz Dunn a finalement trouvé sa place ! Nous n’en dirons pas plus.

Publié pour la première fois en langue anglaise en 2004, traduit en français et publié en 2007 par Le Diable Vauvert, Eleanor Rigby sort aujourd’hui en format poche pour notre plus grand plaisir.

 

Eleanor Rigby, Douglas Coupland, traduit de l’anglais par Christophe Grosdider, 10/18 Domaine Etranger, 299 pages, 7,90€.

Pour visualiser l'article dans son contexte original, cliquez ici.

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11 avril 2009 6 11 /04 /avril /2009 21:42

« Nous croyons connaître ceux que nous aimons » 

Assurément, Andrew Sean Greer a écrit son roman en pensant fortement au jour où il en vendrait les droits à Hollywood. On lit un livre mais on se croit déjà dans une salle de cinéma en train de regarder Hale Berry, Denzel Washington et Leonardo Di Caprio dans les rôles principaux.

Année : 1953. Lieu : Etats Unis. Contexte : La guerre de Corée. Le décor est posé.

Pearlie est une jeune fille somme toute assez banale, elle rêve du prince charmant qui lui fera vivre un bonheur éternel,  une vie emplie d’amour et qui lui fera de beaux enfants. Elle tombe amoureuse d’Holland Cook, qu’elle identifie aussitôt comme le fameux prince. C’est le plus beau garçon du quartier, il a un physique de rêve et un « sourire rassurant qui ne semblait rien cacher ».

A son retour de la guerre de Corée, Harlan Cook fait de Pearlie Madame Cook et lui donne un fils, Sonny. Le bonheur de Pearlie est alors complet, elle a tout ce dont elle a toujours rêvé, les jours coulent alors pour tous les trois, heureux et immobiles.

« Comment j’ai fait connaissance avec mon mari, même cette histoire là, elle n’est pas simple. Nous nous sommes rencontrés à deux reprises : d’abord dans notre ville natale du Kentucky, et après sur une plage à San Francisco. C’est resté un sujet de plaisanterie tant qu’à duré notre mariage, que nous ayons été par deux fois étrangers l’un à l’autre. »

Jusqu’au jour où un inconnu vient sonner à sa porte : Buzz Drumer. Il se présente à Pearlie comme un camarade de régiment et lui propose un étrange marché : contre une rente substantielle, Pearlie devra renoncer à son mari et le lui céder…

Pearlie, tout d’abord choquée par l’homosexualité cachée d’Harlan, va prendre le temps de réfléchir, va peser le pour et le contre. Ponctuée par l’actualité explosive du jugement  puis de la condamnation des époux Rosenberg, sa réflexion va la conduire à se poser une question essentielle : « connait-on vraiment ceux que l’on aime ? ». On plonge sincèrement avec elle dans ses états d’âme d’épouse modèle des années 50, dans une Amérique bien pensante où tout s’apprête à basculer. L’héroïne va s’identifier à Ethel Rosenberg et pleure même à chaudes larmes le jour de son exécution. Elle apprend à connaître son mari à travers les récits de Buzz qui tente de la convaincre. Nous ne raconterons pas l’issue de cette histoire pour ne pas gâcher le suspens car la fin de ce livre est pour le moins captivante.

Une petite histoire, donc, plutôt banale qui ferait un bon petit film sentimental. Un point, pourtant, n’a pas été suffisamment exploité dans ce roman : Pearlie et Harlan sont afro-américains. L’auteur ne mentionne la couleur de leur peau qu’à peu près au quart du récit, et cela n’apporte rien de plus. On a envie de dire, oui, et alors ? C’est pourtant à partir de là que cette couleur va influer sur la suite des évènements, Buzz étant, pour sa part, d’origine irlandaise.

Andrew Sam Greer est né en 1969 à Washington. Il a déjà publié « Les confessions de Max Tivoli » et vit à San Francisco.

L’histoire d’un mariage - Andrew Sean Greer - Traduit de l’anglais par Suzanne V. Mayoux – Editions de l’Olivier – Février 2009 – 273 pages – 21€

Pour lire l'article dans son contexte sur le site "le littéraire.com", cliquezici.

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6 avril 2009 1 06 /04 /avril /2009 22:49

Imaginez un monde où le divertissement serait Art… Imaginez un monde où lorsque vous allumeriez la télévision, la radio, vos yeux et vos oreilles seraient toujours intellectuellement  stimulés, où votre plaisir serait toujours contenté.

Ce monde, un homme l’a rêvé pour vous. Grand manitou des médias et de l’audiovisuel, responsable de la médiocrité des programmes et, à l’approche de la mort, Foster  Lipowitz décida un jour , pour sa rédemption, de relever le niveau.

Il met en place une puissance secrète, une sorte de « générateur de génie » qui alimentera le monde des médias, afin de faire remonter le niveau culturel des masses populaires. Pour ce faire, il va, dès leur plus jeune âge, sélectionner des artistes, auteurs,  compositeurs ,  écrivains, destinés à rester dans l’ombre mais qui, par leur talent, sauront servir ses desseins les plus ambitieux.

L’histoire est racontée par Harlan Eiffler, ancien chroniqueur musical et nouvel engagé de l’empire Lipowitz. Il nous présente  systématiquement chaque nouveau personnage en citant ses groupes, émissions et films favoris (c’est fou ce qu'on  peut connaître d’une personne avec ces simples renseignements). Il est chargé de coacher,  surveiller , influencer et, finalement, contrôler la vie de Vincent, prodige en devenir, un des espoirs de « Nouvelle Renaissance », la société créée par Foster Lipowitz.

Mais à quel prix ? Partant du principe qu’un artiste de talent puise dans sa souffrance personnelle pour créer, Harlan va s’ingérer dans la vie de Vincent, lui évitant volontairement tout bien-être , tout bonheur immédiat ou à venir. Il ne sera pas heureux, c’est un fait établi, il ne rencontrera pas l’amour, il ne recevra ni reconnaissance ni argent du fruit de son travail, toute satisfaction de quelque ordre que ce soit lui sera supprimée, les petites amies potentielles, écartées, la famille aimante, effacée, les amis,  reniés.

«  L’idée d’un artiste tourmenté semble étrange à notre époque, n’est ce pas ? Quand les artistes d’aujourd’hui connaissent le succès, ils goûtent la gloire, la richesse et l’amour qui émoussent leur côté artistique. Nombre d’entre eux n’ont même pas de talent au départ, et s’ils connaissent une sorte de tourment, celui-ci est souvent auto-infligé. La star de base connaît l’alcoolisme, la drogue, les mariages adultères, les appétits sexuels excessifs, et la dépression. En plus de la dépression, les problèmes naissent souvent de leur mode de vie hédoniste. Il n’existe pas de réelle souffrance de nos jours. Une fois de plus, tout est orienté vers le plaisir chez ces fêtards bien payés .Nous nous efforcerons de rechercher et développer l’exact opposé des millionnaires hédonistes qui nous ont divertis et ont façonné notre culture imbécile. Nous encouragerons notre artiste non par des récompenses telles que l’argent, la gloire et le sexe, mais par la privation. Nous ne donnerons pas, nous prendrons. »

Ce roman  pose une question essentielle et digne d’un sujet de bac philo : « faut-il avoir souffert pour créer et être considéré comme un artiste ? »

Je me suis fait, pour ma part, trimballée d’un avis à l’autre sur la question. Souvent offusquée par les actes invasifs d’Harlan, parfois rejoignant les desseins utopiques de Lipowitz, j’ai suivi avec ferveur le déroulement des vies parallèles de Vincent et son manager Harlan.

Pygmalion, faiseur de rêves, artiste malgré lui, j’ai aimé Harlan, l’ai soutenu, l’ai haï, je l’ai compris puis désavoué, puis compris à nouveau.  Bref, j’ai vécu ce roman  comme un film, comme un morceau de vie.

Joey Goebel, né en 1980, a été chanteur dans un groupe punk puis critique musical avant de se lancer dans la littérature. Il est considéré aujourd’hui comme l’une des figures montantes de la littérature américaine. « Torturez l’artiste » est son deuxième roman, il semble prendre une revanche sur ses années maudites de chanteur, présentant une satire drolatique du paysage audiovisuel que nous subissons quotidiennement.

J’ai envie de lui dire : « continue comme ça mon gars, on a besoin de toi , ».

Torturez l’artiste , Joey Goebel, traduit de l’américain par Claro, 10/18 Domaine Etranger, 375 pages, 8,20€

Pour voir l'article dans son contexte original, cliquer ici.

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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 01:14

Anouchka Davidson, la trentaine bien sonnée, est auteur de romans d’épouvante, elle travaille à la maison et réussit plutôt bien à allier vie professionnelle et vie de famille. C’est en faisant la vaisselle qu’elle règle ses problèmes de page blanche, il lui arrive même de salir des assiettes exprès juste pour pouvoir terminer une scène…

Dans sa vie tout roule. « El Marido » (le mari),  Choch (la chienne),  « les Pygmées » (ses filles)  et ses copines constituent  son univers bien réglé.

Mais un jour, sa vie bascule : elle se retrouve au beau milieu d’une conversation d’ados à laquelle elle ne comprend rien, un jeune éphèbe d’à peine vingt ans l’appelle « Madame », une vendeuse lui glisse, l’air de rien, un échantillon de crème anti-rides. Elle prend soudain conscience qu’elle n’est plus loin de ses quarante ans, qu’après ce sera cinquante et ensuite…

« _ Dis, ma Choch’, tu crois que je suis en train de faire une crise de la pré-quarantaine, comme on fait une pré-ménopause ? Je veux dire, c’est pas comme si j’avais envie de m’acheter une voiture de sport, ou de changer de mari pour m’en prendre un plus jeune, hein… j’ai pas un neurone d’homme non plus… »

Elle décide alors de reprendre sa vie en main, part assister au mariage d’une cousine sans son mari ni ses enfants ce qui occasionnera des péripéties rocambolesques et drôlatiques.

« Au niveau des femmes, je constate que les plus de cinquante ans sont pratiquement toutes blondes. C’est un fait scientifiquement reconnu, qui se vérifie ce soir parmi la foule. Le poids qu’elles prennent avec leur ménopause, elles en allègent leur couleur. Certaines sont rousses, ou auburn, mais c’est juste une question de mois avant qu’elles n’abreuvent leur chevelure d’eau oxygénée. Et plus elles prennent de l’âge, plus elles s’éclaircissent. D’ailleurs, elles se trahissent inconsciemment. Se référer à la carnation capillaire est plus efficace pour estimer leur âge réel qu’une datation au carbone 14. »

Quelques scènes hilarantes montrent notre héroïne en proie avec le désir d’aventure, comme les deux jours  perdue en forêt en compagnie de sa meilleure amie, de son cousin et d’un bellâtre sur lequel elle a craqué mais qui s’est révélé n’être que de la poudre aux yeux où encore confrontée à la réalité lorsqu’elle décrit une journée au salon du livre comprenant dédicaces en série, invitation sur un plateau d’une radio locale (elle n’écoute que d’une oreille et en profite pour dresser sa liste de courses pour la semaine au dos d’un flyer).

Je me suis laissée entraîner sans grande résistance dans le petit monde d’Anouchka avec un grand plaisir. Certains diront que ce n’est que de la « Chick-lit » (genre littéraire récent qui désigne un roman écrit par une femme pour le marché féminin),  mais laissons parler les gens et profitons de ces quelques moment de détente sans culpabiliser pour autant.

Après « Les tribulations d’une jeune divorcée », « Au secours, il veut m’épouser » et « Toubib or not toubib », Agnès Abecassis, journaliste et chroniqueuse littéraire, signe là un gentil petit roman sans prétention, drôle et léger, qui se lit d’une traite.

Je vous le conseille, le téléphone débranché, une tasse de thé à la cannelle et une assiette de petits gâteaux fourrés à la crème à portée de main…

 

Un roman rien que pour nous, les filles !

 

Editions Calman-Lévy – 17€ - 255 pages

Pour voir l'article dans son contexte original, cliquez sur le lien ci-dessous :

http://www.lelitteraire.com/article3550.html

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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 15:13

Comment dire… j’ai adoré ce roman… je n’ai pas lâché ce livre du moment où je l’ai commencé  jusqu’à la seconde où j’ai lu le mot « fin ».

Jincy Willett est auteur et éditrice ; elle vit à San Diego, en Californie. Elle est l’auteur d’un recueil de nouvelles « L’Ouvre-Boîte » ; « Gloire, honneur et mauvais temps » est son premier roman.

Dorcas raconte l’histoire. C’est la sœur jumelle d’Abigail.

Autant Dorcas est réservée, intelligente, fade et maigrichonne, autant Abigail est extravertie, charnelle, spontanée et généreuse, mais pourtant elles sont sœurs jumelles...

Abigail est une sorte de « légende vivante » : à Rhode Island, elle est la fille la plus convoitée du quartier, la fille que les garçons désirent tous.

Dorcas est bibliothécaire, plutôt effacée et elle est amenée un jour à lire les mémoires de sa sœur emprisonnée pour meurtre.

Elle décortique alors la version de la moitié de sa vie, la vie de sa sœur, celle qui a eu des amoureux, des tas d’amants,  celle qui s’est mariée, une fois, puis deux, celle qui a tué son second mari…

Elle découvre le sadisme du-dit mari, la façon dont il a détruit petit à petit la joie de vivre de sa sœur, et le rôle qu’elle-même a joué, à son insu, dans cette histoire dramatique.

Page après page, elle reconstitue leur passé commun, rumine ses souvenirs de jeunesse avec ironie et férocité et fustige au passage les pratiques du tout petit cercle littéraire dans lequel elle a été amenée à évoluer  malgré elle.

Avec son humour inflexible,  Dorcas nous devient vite sympathique et le personnage d'Abigail se révèle à l'usage beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Elle n'est en aucun cas la « Belle Idiote » que  l'on pourrait croire :  

"Ma soeur  n'est qu'une je -m'en-foutiste paresseuse, mais on ne la lui fait pas."

Même si au début du texte Dorcas  affirme "J'ai une meilleure  compréhension des chats,  des moteurs à explosion et des Iraniens  que d'Abigail, ma soeur jumelle.", Remonter le  temps, revenir  aux origines  du drame, va lui permettre de se rendre compte qu'elle est beaucoup plus proche de sa jumelle qu'elle ne le croyait et à quel point sa sœur lui manque.

 J’ai adoré, oui, la façon dont l’auteur alterne les citations des mémoires d’Abigail avec la version des faits de sa soeur.  Dorcas lit avec ironie et moquerie le récit d’Abigail, elle commente tendrement les anecdotes, le quotidien,  elle nous communique sa propre vision.

 

« Je contemple fixement le mur devant moi. Me voilà déjà réduite à cela. Fort heureusement, il n’est pas nu, mais orné d’une affiche en noir et blanc qui décrit dans le détail la manœuvre de Heimlich au moyen d’une série de vignettes dessinées. C ‘est le conseil d’administration qui a insisté pour que je la mette.[…] L’illustration centrale est à mes yeux la métaphore absolue de notre époque. On y voit une femme d’âge mûr, le visage déformé par une grimace, qui semble implorer silencieusement tout en s’agrippant la gorge d’un geste de panique. »

 

J’ai particulièrement apprécié le suspens qu’implique la forme du roman : en effet, on attend la description du meurtre mais en fait, ce sont plus les faits l’impliquant qui nous captivent.

Adeptes des romans à intrigues s’abstenir, car ce n’est pas le sujet : l’amour et la tendresse sont plutôt les privilégiées ici.

Un roman captivant, bourré d’humour, à ne pas manquer !

 

Jincy Willett, Gloire, honneur et mauvais temps,10/18, Domaine Etranger, Octobre 2008, 412 pages – 8,60 €

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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 14:59

Deuxième volet d’une trilogie, après Kinopanorama, Yankee continue à traiter du sujet du communisme en France.

Ce deuxième tome met en valeur certaines figures américaines ayant marqué l’histoire du communisme telles que John Reed, journaliste et militant socialiste du début du XXème siècle, Robert Oppenheimer, le père de la bombe atomique ou encore James Forrestal, secrétaire d’état à la Défense pendant la seconde guerre mondiale. Il est à noter que le père de l’auteur, Jacques Chambaz, fut une figure marquante du parti communiste français dans les années 70. Il est décédé en 2004, Bernard Chambaz, romancier, historien et poète français enseignant actuellement l'Histoire au Lycée Louis-le-Grand à Paris. lui rend ici un hommage certain, empreint de beaucoup d’amour et d’admiration.

 

Bernard Chambaz a organisé son livre en 7 chapitres non chronologiques traitant chacun d’une période de sa vie ou de celle de sa famille. Dans le premier chapitre (1965-1969) on voit l’auteur lycéen à Paris, découvrant les filles, racontant ses vacances, émaillant son récit de témoignages du quotidien et de l’actualité politique.

On passe sans transition à Octobre 1920 aux Etats Unis :

« Avec le recul, je m’étonne que ma grand-mère américaine n’ait pas été attirée par la personnalité de Reed. Il avait tout pour séduire la jeune fille de quinze ans qu’il croisa sur les quais de l’Hudson par un dimanche matin glacé et il avait tout pour séduire la vieille femme de soixante-dix ans qui ne faisait pas mystère de sa sympathie pour le monde des exploités qu’elle imaginait soulager par des chèques bancaires au Secours Populaire et pour les écrivains américains progressistes dont elle lisait les biographies avec une boulimie inquiétante. »

 

 

J’avoue avoir eu un net intérêt à vouloir lire ce livre et avoir été ensuite plutôt déçue en le lisant. Je n’ai pas vraiment été autant captivée par la forme plutôt que par le fond de ce roman.

 

Je dirais qu’il est difficile, en parcourant ces pages , de reprendre son souffle… on est emporté par une anecdote, une tranche de vie, fort bien raconté et palpitant, puis on est transporté vers une autre période, sans transition, avec d’autres personnages, sans introduction, puis encore une autre histoire encore sans transition encore…

Evidemment, si on revient en arrière, qu’on relit, qu’on établit des liaisons etc… tout cela se tient…oui.

Mais cela ne m’a pas convaincue. C’est dommage car le sujet est pour le moins passionnant et l’auteur témoigne d’une plume fluide … quand il veut.

J’ai lutté pour terminer ce livre, j’ai combattu la partie noire de moi qui me soufflait d’abandonner, de laisser tomber… Et je ne regrette pas, car, au fil des chapitres, je suis tombée sur de petites tranches de vie particulièrement savoureuses, des petites anecdotes charmantes, des témoignages instructifs voire étonnants. Ce jeune homme, fils d'un des dirigeant du parti communiste avec une grand mère américaine, témoin du Mac Cartysme, des défaites de plus en plus cuisantes du parti communisme en France, de la chute du mur de Berlin, etc... peine à construire ses propres convictions et bâtir son histoire personnelle, nous raconte ses amours ses espoirs et ses désillusions.

 

Mon sentiment après avoir refermé « Yankee » est un peu de frustration : car compte tenu de l’intérêt du sujet et du talent d’écriture de l’auteur, j’aurais préféré plus de fluidité dans la forme…mais c’est mon avis…

 

 

Bernard Chambaz, Yankee, Editions du Panama, Août 2008, 251 pages – 20€

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